Ce 4 avril, dans la chapelle de la Maison-Mère

JOYEUSES PÂQUES EN RECONFINEMENT

Pâques. Un récit fou, inouï, il y a 2000 ans.

Certains y croient, d’autres pas. Pâques en avril 2021 au temps du reconfinement. Les inégalités sautent à la figure, entre découragement et ras-le-bol, impuissance et solitude, face aux deuils impossible à vivre, à la souffrance de celles et ceux qu’on aime et qu’on ne peut serrer dans ses bras, quand le confinement exacerbe les maltraitances, les égoïsmes, les replis de tout poil…

Quand beaucoup subissent des décisions déshumanisées. Auront-elles le dernier mot toutes ces violences du quotidien ?Pâques, oui c’est un message pour chacune, chacun, aujourd’hui… Certains diront : « c’est Une histoire de bonnes femmes », il y a 2000 ans.

De fait…Trois femmes de grand matin, sur un chemin de Palestine. Le coeur lourd. C’est jour de fête, la Pâque juive qui célèbre la libération du peuple, la sortie de l’esclavage. Trois femmes en deuil pourtant. On a tué leur espoir il y a deux jours.Cet homme qui parlait d’amour, de pardon, de justice.cet homme qui disait qu’enfants, étrangers, mal aimés étaient les premiers et qui savait si bien les écouter, elles, les femmes, leur donner une place, dans cette société patriarcale, Cet homme qui avait chassé les marchands du temple, quelques semaines auparavant… Torturé, mis à mort sur une croix, supplice des esclaves et des parias. Mort d’avoir dérangé les puissants et renversé l’ordre établi.Trois femmes de grand matin le cœur lourd… Vont au tombeau pour se consoler, poser les derniers gestes d’amour et puis sans doute pleurer, encore et encore cette perte immense….

Seules dans leur tristesse et dans leur fragilité. Découragées. Seules, ensemble. Des femmes qui se demandent juste qui pourra les aider à rouler cette pierre si lourde du tombeau. Et puis voilà, l’inouï. La pierre a roulé. Le tombeau est vide. Stupeur… Et on leur dit : « Il est ressuscité. Il vous précède en Galilée », c’est-à-dire, là où vous vivez.

C’est Pâques ! La pierre des humiliations, des peurs et des renoncements a roulé. Hier comme aujourd’hui.C’est Pâques ! l’entraide des voisins, les attestations scotchées dans le hall, la mobilisation générale pour une maman et des enfants en deuil,Pâques les coups de fil pour soutenir celles et ceux qui meurent de solitude, les visites, les petites attentions du quotidien,Pâques, les manifs pour dire qu’un autre monde est possible, Pâques, les théâtres occupés, les luttes pour vivre debout

Pâques, la fraternité de la maison du peuple à Nantes, les soutiens aux exilés, Pâques, le courage d’une enfant qui ose dire une parole qui libère Pâques l’ouverture à l’autre, le refus des résignations, du cynisme, du chacun pour soi.Dans la douleur, parfois, Pâques, cette folle espérance, quand tout semble fichu. Pâques cette traversée, ce passage de la mort à la vie Et les œufs dans tout cela ? Coquille lisse, froide. Une vie en germe à l’intérieur, promesse de nouveauté…. Ces œufs en chocolat, enveloppés dans des papiers scintillants que les enfants cherchent dans les taillis, que l’on s’offre et que l’on mange joyeusement et qui disent, même si on l’a peut être oublié, que la Vie est la plus forte. Toujours.

Joyeuses Pâques !

(Texte de Anne Gruand posté sur Facebook;

on a pu lire son témoignage dans le quotidien La Croix du 31 mars)

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Repas de fête à la salle à manger !

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